Peux-tu en quelques lignes te présenter et décrire ton parcours en tant qu’interne ?
J’ai commencé mon D.E.S. de pharmacie en novembre 2014. J’ai effectué 2 semestres hospitaliers : un à Necker aux essais cliniques et un à Tenon en stérilisation. Je me suis ensuite dirigée vers les affaires réglementaires en restant 1 an sur un poste consacré à l’AGEPS, puis 1 an au contrôle publicité à l’ANSM. J’ai fini mon internat en faisant 6 mois aux essais cliniques chez Roche (en filiale) et 6 mois chez Servier (au global).
Pourquoi avoir choisi l’option PIBM ?
Après ma première année d’internat, j’ai senti que je n’étais pas faite pour le milieu hospitalier. Je me suis renseignée sur les options que me permettait l’internat pour trouver une discipline où je pourrais m’épanouir pleinement.
As-tu réalisé un master 2 pendant l’internat ? Qu’a-t-il apporté ?
Oui, j’ai fait le Master 2 d’Affaires réglementaires des industries de santé (ARIS) de Paris XI du Professeur Eric Fouassier. Etant en cours du soir, il me permettait de faire un master sans prendre de semestre de disponibilité. Il m’a apporté des connaissances théoriques sur les affaires réglementaires, un réseau et de la reconnaissance. En effet, il a une excellente réputation et beaucoup de personnes l’ont suivi dans l’industrie, ce qui à tendance à aider à créer du lien.
En quoi consiste ton poste aux affaires règlementaires ? Quels sont les missions et les objectifs qui te sont confiés ?
Je suis actuellement à la Direction de l’exercice professionnel au Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Je reçois certains projets législatifs, j’en effectue des analyses d’impact sur le métier de pharmacien et sur l’Ordre. Lorsque l’Ordre est sollicité par différentes instances, je rédige des notes de synthèse en recueillant l’avis des sections concernées. Je participe à la rédaction d’éléments de langage. Je suis également des projets en collaboration avec d’autres directions de l’Ordre.
Chez AstraZeneca au contrôle publicité, il m’a été confié un produit innovant dans le cancer du poumon. Je devais valider les éléments promotionnels déposés à l’ANSM. Je participais également à leur rédaction en étroite collaboration avec le marketing. Je validais aussi les campagnes institutionnelles autour du cancer du poumon.
Penses-tu que ta formation via l’internat t’a permis d’avoir les compétences requises pour ce poste ?
Oui ! L’internat est une formation incroyable pour ce type de poste mais aussi pour beaucoup de postes en industrie.
En premier lieu, on apprend à être efficace, à travailler beaucoup en très peu de temps. On acquiert également un vrai sens des priorités : démêler ce qui est urgent de ce qui ne l’est pas.
Personnellement, j’ai « rentabilisé » mon internat en diversifiant au maximum le type de structure fréquenté ce qui me donne au quotidien une vision plus large que chez les personnes sortant de cycle court et avec qui nous sommes en concurrence sur le marché du travail à la fin de l’internat. Cette vision s’accompagne d’une certaine maturité et d’un fort sens des responsabilités.
Quelles sont les qualités à avoir pour ce poste ?
La rigueur, la curiosité, la diplomatie et l’aisance rédactionnelle.
Comment vois-tu ton avenir professionnel ?
Plutôt en instance dans un premier temps et peut-être un retour en industrie en fin de carrière. Je pense éventuellement passer le concours de pharmacien inspecteur de santé publique mais après l’internat, j’aimerais surtout faire une petite pause dans les études et simplement profiter.
De quoi es-tu le plus satisfait dans ton parcours ?
La diversité des établissements fréquentés : CHU à l’APHP (Necker, Tenon), établissement public (AGEPS), instance (ANSM), versant filiale de l’industrie pharmaceutique (Roche), versant maison mère de l’industrie pharmaceutique (Servier), Centre hospitalier intercommunal (un semestre de garde à Robert Ballanger à Aulnay)
Qu’est ce qui a été déterminant dans ton orientation et ton parcours ?
Mon passage à l’ANSM : c’est un élément qui intéresse beaucoup les industriels. Quelle que soit la direction où l’on passe, cela témoigne d’une certaine connaissance de « l’autre côté de la barrière ». Il permet aussi de mettre en avant l’aspect scientifique de notre parcours.
Cela m’a donné envie de travailler dans un environnement où la santé publique compte. Le fait d’être passé par cette instance le confirme aux yeux des recruteurs.
SIPHIF.org Le site du Syndicat des Internes en Pharmacie et en Biologie Médicale des Hopitaux d'Ile-de-France