Peux-tu en quelques lignes te présenter et décrire ton parcours en tant qu’interne ?
J’ai fini l’internat il y a 1 an et je suis actuellement MSL (référent médical régional en français) chez GSK en respiratoire. Durant mon internat, j’ai fait 1 an en PUI, 1 an en service clinique d’oncologie, 6 mois à l’ANSM en tant qu’évaluateur clinique, et 1 an et demi en industrie, en affaires règlementaires, en pharmacovigilance et enfin au médical (où je suis resté). Dès mon 3ème semestre, je suis allé en industrie pour me faire une idée de ce que c’était et pouvoir décider dans quelle voie m’orienter en fin de 4ème semestre. Puis je suis revenu à l’hôpital afin d’avoir une vraie expérience en service clinique en collaboration avec les médecins dans la prise en charge des patients. Enfin j’ai exploré plusieurs pistes en dehors de l’hôpital durant la fin de mon internat afin de déterminer ce qui me convenait le mieux. Mes expériences successives m’ont permis d’affiner quels étaient mes centres d’intérêt majoritaires et ainsi me diriger vers les métiers correspondants. Mon parcours d’interne m’a permis d’approcher tous les acteurs du développement et de l’utilisation du médicament : l’industrie pharmaceutique, les agences règlementaires et l’hôpital. Cela permet d’avoir une vision large sur tous les aspects du cycle de vie du médicament, et donne une grande polyvalence aux champs des possibilités à la suite de l’internat.
Pourquoi avoir choisi l’option PIBM ?
L’internat permet d’explorer différentes voies tout en restant dans un cadre assurant une continuité pour 4 ans. J’ai choisi l’option PIBM après 2 ans d’internat car je ne me voyais pas travailler en PUI par la suite. De plus, la maquette PIBM permet davantage de diversifier les stages qu’en restant en filiaire PH. L’important est d’avoir un parcours cohérent, chaque semestre apportant une expérience/compétence supplémentaire. C’est important de pouvoir justifier son parcours face aux RH en entretien.
As-tu réalisé un master 2 pendant l’internat ? Qu’a-t-il apporté ?
J’ai uniquement fait le CESAM. Presque tout le monde le fait, mais dans mon cas, il m’est vraiment utile dans mon travail quotidien. On est constamment entrain de parler d’études cliniques, et il faut savoir critiquer les méthodologies employées.
Je n’ai pas fait de master car ça ne m’a pas paru essentiel pour le métier que j’exerce aujourd’hui. Mon expérience en tant qu’interne en clinque m’a apprise bien plus de choses que d’avoir passé un master. Néanmoins, cela peut être utile si vous voulez vous spécialiser dans un domaine thérapeutique particulier (ex : oncologie).
En quoi consiste ton poste de Référent Médical Régional / MSL ? Quels sont les missions et les objectifs qui te sont confiés ?
Le MSL est chargé de maintenir une relation proche entre le laboratoire, les grands experts du domaine et les sociétés savantes. Il le fait par le biais d’échanges sur des données scientifiques et médicales et en développant des partenariats scientifiques visant à optimiser la prise en charge des patients (Soutient d’associations de patients, soutient d’études académiques, financement de programmes de suivi de patients, …). Le MSL peut également être impliqué dans le suivi (Phases 2 ou 3) ou la mise en place (études de vie réelle) d’études cliniques.
C’est un métier totalement différent du visiteur médical dans le sens notre activité n’est pas promotionnelle. Nous sommes là pour apporter aux cliniciens les dernières données médicales dans leur domaine d’exercice et recueillir leur avis sur celles-ci (ex : nécessité d’analyses en sous-groupe, de faire évoluer les critères d’évaluation, …).
Dans une journée type, je peux avoir à rédiger une synthèse d’un congrès ou j’ai assisté, à répondre à des questions de visiteurs médicaux, organiser une réunion entre experts pour débattre sur un sujet scientifique d’actualité, panifier des rdvs avec des médecins suite à la publication de nouvelles données et enfin lire (beaucoup) d’articles scientifiques.
C’est un métier très dynamique, la science avance vite et on ne sait jamais à l’avance comment va se dérouler un rdv avec un médecin. Dans certains cas, il y a beaucoup de déplacements à prévoir, suivant l’étendue de la zone géographique à couvrir.
Penses-tu que ta formation via l’internat t’a permis d’avoir les compétences requises pour ce poste ?
L’internat m’a apporté énormément d’éléments utiles à mon quotidien : la connaissance des médecins, la capacité à pouvoir ingérer des données scientifiques rapidement, la connaissance du fonctionnement de l’hôpital, une expérience en agence de santé, , … L’internat m’a également permis de gagner en maturité et en confiance en moi au cours des différents semestres.
Quelles sont les qualités à avoir pour ce poste ?
Ce type de poste requiert surtout une grande expertise médicale sur les médicaments et les pathologies concernées. Une bonne connaissance sur la méthodologie et la critique des essais cliniques est également importante. Il faut également savoir comment bien communiquer toutes ces donnes médicales (rentre son contenu intéressant, l’adapter en fonction du public, …). L’anglais est également très important, tous les articles et supports de communication que j’utilise sont en anglais. Et on a régulièrement des téléconférences avec la maison mère à Londres.
Comment vois-tu ton avenir professionnel ?
Pour l’instant, je suis en CDD de 3 ans, j’ai donc le temps de gagner en expérience avant de poursuivre. Soit sur le même type de poste dans une autre ère thérapeutique soit vers un poste au médical en siège afin de piloter la stratégie médicale nationale sur un médicament particulier.
De quoi es-tu le plus satisfait dans ton parcours ?
Au fur et à mesure de mon internant mes précédentes expériences m’ont permis d’apporter une vraie plus-value à chaque nouveau poste. Mon parcours d’interne me permet vraiment de me différencier de mes autres collègues MSL.
Qu’est ce qui a été déterminant dans ton orientation et ton parcours ?
Mon passage en service clinique d’oncologie. J’ai pu vraiment voir que ce qui m’intéressait ce n’était absolument pas la production des poches de chimiothérapies mais plutôt quel était le scientifique derrière et quel était le bénéfice attendu pour le patient. Le métier de MSL permet de pouvoir rester focus sur du scientifique tout en travaillant en industrie pharmaceutique.
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